Gabon : la gratuité des accouchements dans les établissements publics de santé est entrée en vigueur
Apparemment, le scandale provoqué par l’affaire d’un bébé gardé de force dans une clinique privée, parce que la mère ne pouvait pas régler la facture de deux millions de francs CFA (environ 3 600 euros) pour les frais d’accouchement, a précipité la mise en œuvre effective de la gratuité des accouchements dans les établissements publics au Gabon en début de semaine dernière.
Même si le nourrisson a finalement été remis à la mère, l’opinion publique gabonaise n’est pas prête à s’en remettre de sitôt.
Une situation qui n’est pourtant pas inhabituelle dans le pays, selon les propos du ministre de la communication, Alain Claude Bilie By Nze. « Il existe malheureusement plusieurs cas comme celui-là », reconnaît-il.
En effet, le président, Ali Bongo Ondimba a lors de son discours de nouvel an, annoncé la gratuité des frais d’accouchement et la prise en charge des nouveau-nés dans les établissements publics de santé du pays.
Et c’est justement pour éviter ce type « d’incidents malheureux », indique le ministre de la communication, que le président Ali Bongo Ondimba avait pris cette décision, qui d’ailleurs vise à faciliter l’accès aux soins pour les Gabonais les plus démunis.
Pour cette phase test, il a été constaté dès lundi à minuit une augmentation du nombre d’accouchements, avec 20 naissances entre minuit et midi, contre 10-12 maximum habituellement, a indiqué le Docteur Éric Baye, directeur du Centre hospitalier universitaire de Libreville.
Toutefois, une inquiétude se pose autour de cette nouvelle mesure. Il s’agit notamment des « moyens mis à notre disposition. Ici, nous n’avons déjà pas assez de kit pour gérer les patientes, ni assez d’ambulances », a déploré la directrice d’un établissement public de santé.
Pour sa part Franck Biyogho Bi Mba, président du Syndicat national des agents de santé (Synas) évoque la réduction du nombre de personnel de santé formés ces dernières années. « Nous sommes actuellement sur une carence de 6 000 agents. Les établissements ne pourront pas suivre le rythme si nous n’avons pas plus de moyens humains et financiers pour payer les médicaments et ambulances en plus. Nous ne savons pas comment tout cela va être financé pour l’instant », s’est-il également plein.
Pour information, au Gabon, plus de 300 000 personnes n’ont pas accès faciles aux soins de santé.