Togo : le mariage forcé de l’enfant perdure malgré les dispositions 

Selon les résultats de l’enquête à indicateurs multiples (MICS4), les taux de mariage forcé de l’enfant au Togo sont de 37% dans les zones rurales contre 19% dans les zones urbaines. Le phénomène est de différente intensité selon les régions. La région septentrionale est un des terreaux fertiles de ce fléau qui détruit le bien-être social de la jeune fille.

Au Togo, le mariage forcé de l’enfant, est interdit par l’article 267 du Code de l’enfant qui fixe l’âge de la nuptialité à 18 ans révolus. Certes, les enfants âgés de seize (16) ans peuvent contracter un mariage, mais après avis du Président du tribunal de première instance. Toutefois, cette recommandation est souvent violée.

Malgré l’arsenal juridique et l’engagement de la société civile et des organisations internationales contre ce fléau, le mariage forcé de l’enfant persiste. Un fait qui se justifie par des contraintes sociales, explique Atsou Eklou, Conseiller genre à Plan International Togo.

« Les croyances et les normes sociales constituent la cause fondamentale et la racine du mariage des enfants, et d’autres facteurs comme la pauvreté, la non-scolarisation des enfants, le non-enregistrement des naissances et l’ignorance ou le non application de la loi », a-t-il déploré au micro de nos confrères de la Voix de l’Amérique.

Les filles sont les principales victimes de ce phénomène. Dans certaines localités du pays, elles font l’objet de monnaie d’échange de la part de leurs parents. « Une personne plus âgée, qui veut se remarier parce que sa femme n’arrive plus à le satisfaire, prend sa fille de 14 ou 15 ans, va l’échanger et revient avec une jeune fille âgée de 14 à 17 ans. Les femmes crient vengeance parce qu’elles trouvent que le monsieur n’a pas été responsable par rapport à la survie de la famille, et maintenant la fille grandit et il va l’échanger. Donc le plus tôt, la femme aussi demande à un garçon d’épouser sa fille, prend 20.000 francs CFA, 50.000 voire 150.000, et en allant au marché, la fille est enlevée », a décrit Berte Tatey, Présidente de l’ONG Alafia, une institution qui œuvre contre le mariage précoce de l’enfant.

Au Togo, le mariage forcé de l’enfant est puni par un (01) à (03) trois ans d’emprisonnement et une amende de cent mille (100.000) à un million (1.000.000) FCFA.

Avec VOA Afrique

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