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Guinée : 26,04 % de reussite au BAC, un taux historiquement faible

À 26,04 %, le très faible taux de réussite au baccalauréat 2018 a créé une onde de choc en Guinée. Instabilité politique, manque de moyens, réforme mal pensée… Les raisons de cet échec sont multiples. Rendus publics le 15 juillet, les résultats du baccalauréat n’en finissent pas de faire du bruit en Guinée. Pas pour de bonnes raisons, puisque le taux de reçus est historiquement bas : 26,04 %, ce qui signifie que près des trois quarts des candidats ont échoué, soit 61 127 élèves sur 82 653.

Le taux d’admis a même chuté à 15,70 % en sciences sociales, contrairement aux années passées où il était en progression. Avec 39 % de reçus, seuls les candidats de la série mathématiques ont su tirer leur épingle du jeu. Au lycée de Kipé, établissement public situé dans la commune de Ratoma (banlieue de Conakry), l’onde de choc a produit ses premiers effets : une dizaine d’élèves ont déjà rejoint une des rares classes ouvertes au premier étage. « Nous faisons des cours de vacances, parce qu’on a vu les résultats catastrophiques de cette année », explique au tableau Baldé Ibrahima Yacine, chiffon et craie en main. Même raison avancée par Bintougbè Kaba : « Les résultats de cette année ne sont pas exemplaires. Nous entamons les révisions pour éviter le pire l’année prochaine ».

Pour ces élèves qui affronteront l’examen en 2019, les raisons de la débâcle au bac 2018 sont avant tout à rechercher du côté de la perturbation des cours par des manifestations syndicales et politiques durant l’année scolaire, lesquelles avaient pour objectif de réclamer respectivement l’augmentation des salaires des enseignants et des élections communales transparentes.

Outre l’instabilité sociopolitique et la récente réforme, d’autres raisons plus structurelles expliquent aussi la dégradation des notes au bac. Le professeur Mamadou Kabirou Bah, enseignant-chercheur à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, pointe du doigt les conditions de travail précaires des enseignants. La récente revalorisation de leurs salaires à hauteur de 40 %, arrachée au forceps et au terme d’âpres luttes syndicales, « ne bénéficient qu’aux enseignants. Elle ne remplace pas le manque de bibliothèques, de laboratoires dans les écoles qui sont dans un état de décrépitude avancée pour la plupart. Et dans les classes, le nombre d’élèves est souvent pléthorique… »
L’enseignant-chercheur revient également sur les inspections des cours qui ne produisent que « des rapports administratifs non basés sur des évaluations objectives ».

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Pour le moment les autorités n’ont pas avancé d’explications à l’important taux d’échec au bac 2018 ni même réagi à celles qui ont été avancées par les professionnels du secteur. Le ministre de l’Enseignement pré-universitaire, Mory Sangaré, dit attendre la remontée des informations de la base pour émettre des hypothèses de travail solides.

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