Afrique : ces mamans qui élèvent seules leurs enfants

Les pays francophones du monde entier ont célébré le 30 mai, pour une énième fois, la fête des mères. Si certaines mamans ont la chance  d’élever leurs enfants avec leurs papas, d’autres par contre sont contraintes d’assumer cette responsabilité seules.

« Je vis seule avec mes trois enfants », affirme Léa d’une voix posée. Veuve depuis 14 ans, Léa est caissière dans un supermarché de la place. C’est de cette activité qu’elle tire l’essentiel de ses maigres revenus. À la mort de son mari en 2008,  la quadragénaire et les siens ont dû quitter le deux-pièces salon, qu’ils louaient pour une habitation encore plus modeste. En fait, de maison, il s’agit d’une pièce couverte de tôle, avec une petite terrasse. La maman partage l’unique chambre avec sa fille et ses deux garçons. Les toilettes à la turque sont situées à l’extérieur. Léa est cheffe de famille. C’est elle qui a la charge de ses trois enfants.

Pour Atsupi Sédo, la rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année sont par exemple des  périodes de grand stress. « À la mort de mon mari, je me suis retrouvée  avec 6 enfants  dont le plus jeune avait 6 ans. À l’époque, je m’en sortais quand même grâce à mon travail d’institutrice. Mais depuis 7 ans, je suis à la retraite. Je me bats avec ma petite pension-retraite », explique Atsupi qui regrette de ne plus avoir la force de ses 20 ans pour se livrer à  d’autres activités. Une option que Marguerite Tovo, 38 ans, n’a pas hésité à prendre.

La fonctionnaire s’est lancée dans la confection des draps qu’elle revend aux amis et connaissances. L’argent ainsi gagné sert à payer la scolarité, les loisirs, les vêtements aux enfants.  « Ils vont dans de bonnes écoles. Je veux qu’ils aient une vie normale comme  les autres», explique la cheffe de famille qui ne veut surtout pas échouer dans l’éducation de ses enfants.

Certaines femmes seules, par peur d’être traitées de mauvaises mères, s’investissent énormément dans l’éducation des enfants. Et quand survient  un obstacle, elles le vivent comme un échec personnel. C’est le sentiment qui a longtemps accompagné Dziedjom, 4 enfants (2 filles et 2 garçons), tous adultes aujourd’hui. « À un moment donné, je me suis retrouvée avec des adolescents en pleine crise qui me questionnaient parfois sur notre situation. Mon deuxième fils a été le plus rebelle. Il s’est mis à faire l’école buissonnière malgré l’intervention de ses oncles », raconte Dziedjom qui se sent toujours un peu coupable de cette dérive.

Un sentiment largement partagé par certaines mères. Il arrive qu’une tension survienne dans la famille parce qu’elles doivent répondre seules  à plusieurs demandes affectives et financières.

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