Ce lundi à Genève, pour le compte du 3ème cycle de l’Examen Périodique Universel, le Togo a présenté son rapport visant à démontrer aux yeux du monde, les acquis et les avancées en rapport au respect fondamentaux des droits de l’Homme sur son territoire. Exposés suivis de question-réponses ont meublé le passage de la délégation togolaise à la tribune pour la circonstance. Les recommandations de l’évaluation sont attendues le 11 février prochain.
Le ministre des droits de l’homme chargé des relations avec les institutions de la République ainsi que celui de la communication et des médias accompagnés de collaborateurs, composent la délégation togolaise à Genève pour ce troisième cycle de l’Examen Périodique Universel. C’est une convention mondiale périodique qui veut que les pays du monde, rendent compte de la jouissance des libertés fondamentales des populations sur leur territoire sans discrimination aucune. Un rapport national a été ainsi présenté, cinq ans après celui du deuxième cycle de l’EPU tenu en 2016 et qui, a émis des recommandations en vue de l’amélioration de la législation et de son application au profit des citoyens jouissant de leurs droits ou en privation (cas des détenus).
Ainsi, le rapport national présenté ce lundi par le Togo a mis en avant, l’amélioration des conditions carcérales avec l’aération des prisons civiles soit par le décongestionnement à travers des grâces présidentielles (1042 prisonniers libérés en début de la crise sanitaire), soit par des projets de construction d’autres prisons (une prison de 5000 places à Dalavé dans la préfecture du Zio). Les détenus bénéficient des repas supplémentaires de qualité et des accès aux soins plus poussés qu’il y a quelques années en arrière.
Au plan de la liberté d’expression, le rapport fait mention du nouveau code de la presse qui a prévu des dispositions qui garantissent le travail en toute indépendance mais dans le respect de la déontologie. Les ministres Christian Trimua des Droits de l’homme et Akodah Ayewadan de la Communication et des médias ont insisté sur le fait que toutes les peines qu’encourent les hommes de médias sont la plupart des peines avec sursis.
Évoquant les avancées d’ordre purement sociales, le Togo brandit le Programme National de Développement avec ses principaux axes. Porté la plupart par les communautés locales, le PND 2018-2022 a vite fait de lancer « le projet Novissi » en solidarité aux victimes les plus vulnérables de la crise sanitaire. Beaucoup de femmes surtout, ont été soutenues par le gouvernement à travers un système de transfert monétaire. Des foyers ont bénéficié des allègements sur des factures d’électricité. L’inclusion sociale a été renforcée avec plusieurs personnes en situation de handicap insérées dans des corps de métiers après avoir hérité des formations à l’initiative du gouvernement.
En gros, le rapport national du troisième cycle de l’Examen Périodique Universel a passé en revue, des acquis mais aussi et surtout des avancées dans la vision des droits de l’homme en prenant en compte les populations locales, le statuts des apatrides sans oublier la question de la liberté de réunion telle que libellé par l’article 30 de la constitution togolaise.
Sur ce cas précis, les représentants du ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales ainsi que ceux du ministère de la sécurité et de la protection civile (de la délégation) ont, dans leurs interventions rappelé les conditionnalités liées aux droits de réunions ou de manifestations publiques. S’agissant des droits des jeunes filles en proie surtout aux grossesses précoces en milieu scolaire, le représentant du ministère des enseignements primaire et secondaire a peint le tableau de la situation suivi des efforts du Togo à mettre des mécanismes visant à protéger ces jeunes filles que ce soit à l’école ou en rapport aux violences domestiques.
Au titre des recommandations, les différents pays orateurs ont à l’unanimité salué les avancées et les efforts consentis par le Togo dans le cadre de cet examen. Mais il est suggéré au pays de Faure Gnassingbé, d’accentuer la lutte contre la corruption, l’amélioration davantage des conditions carcérales ou encore la lutte contre les mariages forcés. Mais la recommandation qui retienne plus les attentions reste celle de la dépénalisation des rapports sexuels entre des personnes de même sexe.
Des points notables comme les places de choix faites aux femmes dans l’administration, la création de la Commission Nationale de Lutte contre la Traite ou encore l’organisation des élections municipales ont été des réalités. Une prise en compte des recommandations de 2016 saluée par ses paires. Mais pour ce troisième cycle, le Togo devra attendre le 11 février pour une évaluation définitive. Mais déjà ce mercredi 26 janvier et le vendredi 28, le rapport sera encore étudié en vue de sa validation par Genève.
Notons qu’outre la délégation présente à Genève, les patrons de la presse nationale ont suivi la présentation de ce rapport par visio-conférence à l’initiative du ministère de la Communication et des médias.