Harcèlement sexuel/Togo : Alafia jeunes se tourne vers les leaders communautaires et religieux

Les normes et croyances dans nos sociétés participent de façon active à des violences faites sur les filles. La pratique freine l’épanouissement des filles, les empêchant de participer aux cadres de prise de décisions. Alafia Jeunes, une organisation en partenariat avec Plan International Togo, a décidé de prendre le taureau par les cornes, à travers l’élaboration d’un document d’influence, un document à présenter aux leaders communautaires et religieux, afin d’inciter ces derniers à une prise d’engagement pour l’éradication de ce fléau dans nos sociétés.

C’est la mairie Golfe 7 qui a servi de cadre à ces échanges le 23 septembre. À l’occasion, représentants des communes Golfe 5, 7 et Agoè Nyivé 5, les chefs de village, des leaders religieux et des représentants des groupes de femmes se sont penchés sur la question.

Basées sur le thème « Normes et croyances encouragent le harcèlement sexuel : quelles contributions des leaders communautaires ? », les discussions ont tourné autour des violences sexuelles faites aux jeunes filles dans les sociétés. Outre cet angle, un accent particulier a été mis sur les causes involontaires liées aux croyances. « C’est l’occasion pour nous de discuter des normes et croyances que la société a érigé depuis fort longtemps, et de pouvoir à la fin, trouver des solutions pour palier ce problème de violences sexuelles à l’égard des filles dans nos communautés », a affirmé Atigbla Abra Justine, présidente d’Alafia Jeunes.

Des Documents d’influence ont été élaborés et présentés à chaque leader afin de mieux les aider à inculquer des valeurs à la société. « L’initiative de l’association m’a tellement plu. Elle nous a montré que, nous, les hommes de Dieu devions enseigner plus nos fidèles et les renforcer sur le sujet, parce que dans nos assemblées, la vie des filles se détruit de jour en jour. D’aucuns se marient par obligation, faute de grossesses indésirées…. Nous irons partager le message avec nos confrères pasteurs afin de peaufiner nos enseignements », a fait savoir le Prophète Thomas Duho, représentant des leaders religieux.

Pour Togbé Dogbe Alley VII, chef du village de Sagbado, le message est bien passé et des actions sont en cours pour déconstruire les normes. « Le message que nous apporte Alafia Jeunes ce matin, concerne les violences sexuelles sans cesse observées dans nos communautés. Nous nous réjouissons de participer à cet atelier puisque le problème persiste et nous ne trouvons pas encore de solutions… Je travaille en collaboration avec d’autres chefs de village, les CVD. Nous allons mettre ce sujet dans nos programmes. Il nous faut immédiatement arrêter ce fléau et pour cela, nous vous inviterons pour nos assises afin de parler à la population et d’arrêter ce phénomène dans le Golfe 7».

Un débat nourri a meublé l’assise avec la participation active des femmes qui n’ont pas hésité à apporter leurs expériences à la jeunesse afin de mieux orienter cette dernière. À la fin de la séance, un message particulier a été adressé à chaque leader avant la remise du document.

À la question de savoir pourquoi le choix des communes Golfe 5, 7 et Agoè Nyivé 5, Mélanie Gnandi, Directrice du projet Girls Lead apporte des réponses pertinentes : « Nous avons trois partenaires de mise en œuvre dans le Grand Lomé. Ces trois associations se sont réunies et se sont réparti les zones. Aujourd’hui, nous sommes dans ces zones au niveau de Golfe 7 parce que c’est la zone de mise en œuvre d’Alafia Jeunes », a-t-elle expliqué. 

Rappelons que cette présentation de document d’influence s’inscrit dans le projet « Autonomisation des filles et jeunes femmes pour l’engagement citoyen au Togo : Girls Lead » de Plan International Togo et a vu la participation de 36 personnes dont 07 jeunes femmes, 12 femmes, 01 fille, 08 jeunes hommes et 08 hommes.

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