Togo/Ôti : WiLDAF s’érige contre les mariages d’enfants

C’est dans les localités de Payoka et Karabongou (Ôti) que Women in Law and Development in Africa (WiLDAF) s’est transportée les 19 et 20 décembre 2023 pour une sensibilisation sur les mariages d’enfants. À travers le projet Agir pour l’Abandon des Mariages d’Enfants (AAME), WiLDAF-Togo et ses partenaires comptent bien mettre fin à ce qui est devenu un phénomène contre l’épanouissement juvénile.

Tout part du constat selon lequel ces localités sont minées par les mariages d’enfants (au moins 52 cas d’échanges, de mariages et de tentatives de mariage ont été enregistrés dans la préfecture de l’Ôti de janvier à septembre 2023.). Ce que reconnaît d’ailleurs Kéléou François, Directeur préfectoral de l’action sociale de l’Ôti.

« Je suis du service de l’action sociale et garant de la protection des enfants au niveau de la préfecture de l’Ôti. Et je pus vous assurer qu’en ce qui concerne les mariages d’enfants, nous enregistrons fréquemment des plaintes », a t-il lancé.

Selon une étude réalisée par WILDAF-Togo, le Togo affiche un taux de 41 % en matière de mariages d’enfants et d’autres formes de violences connexes.

L’éradication de cette forme de violence basée sur le genre viendra d’une prise de conscience collective et de l’implication de tous les acteurs de la société qui doivent coordonner leurs actions en se basant sur la communication. « Ce phénomène est un vrai défi qu’il faut relever en donnant des informations aux communautés notamment sur les causes et surtout les conséquences que cela engendre sur la vie des jeunes filles », préconise Kéléou François, le directeur préfectoral de l’action sociale de l’Ôti.

À en croire l’étude de l’Organisation non-gouvernementale, 9 % des femmes de 25 à 49 ans au moment de l’enquête étaient déjà en union avant d’atteindre l’âge de 15 ans et environ trois femmes sur dix (32 %) étaient déjà en union avant 18 ans révolus. WiLDAF-Togo revoit ses ambitions à la hausse et a pour vision désormais, d’éclairer les communautés de Payoka et Karabongou sur l’importance de scolariser les enfants et de leur donner la possibilité de s’instruire pour se construire un bon avenir. Les jeunes filles et les parents ont été renseignés sur la loi fixée au Togo pour l’âge du mariage (18 ans au moins).

« Il faut que les parents sachent que l’âge de la majorité au Togo que ce soit pour un garçon ou une fille, c’est 18 ans. Et quand nous parlons de mariages d’enfants, c’est qu’il s’agit d’enfants qu’on envoie dans un foyer avant 18 ans. Alors que nous savons que la jeune fille, avant 18 ans, est souvent en croissance avec des organes qui ne sont pas souvent matures. Quand elle se retrouve dans un mariage, elle est victime de viol et de violences parce qu’elle se retrouve forcée à faire ce qu’elle ne veut pas. Ce sont des choses que les parents doivent savoir », rappelle Kéléou François.

Pour mémoire, WiLDAF-Togo a dirigé les échanges dans la localité de Payoka et Karabongou avec la collaboration de WiLDAF Afrique de l’Ouest, et l’association Famme. Le projet « Agir pour l’abandon du mariage d’enfants » exécuté aussi au Mali est financé par Amplify Change.

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TOGOCOM – MIFI 2

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