Togo/TRP : former une nouvelle génération de journalistes environnementaux
À Atakpamé, depuis le 23 juillet, une vingtaine de journalistes togolais et Ouest-africains prennent part à une formation sur le journalisme d’investigation appliqué et ouest aux enjeux environnementaux. Une initiative portée par Togo Reporting Post (TRP), avec le soutien financier de Reporters sans Frontières (RSF), qui entend renforcer les capacités locales face à l’urgence climatique.
Alors que le Togo à l’instar de nombreux pays du Sud subit de plein fouet les effets du changement climatique, la destruction de ses écosystèmes et l’exploitation effrénée de ses ressources naturelles, la nécessité d’un journalisme rigoureux, indépendant et informé s’impose. Pourtant, les questions environnementales sont souvent reléguées au second plan dans les médias.
Pour y remédier, TRP propose une formation axée sur les techniques d’enquête, la maîtrise des outils numériques et la compréhension des enjeux écologiques majeurs. L’objectif : doter les journalistes des compétences méthodologiques et des techniques nécessaires pour produire des enquêtes fouillées, capables d’éclairer l’opinion publique et d’interpeller les décideurs.

En ouverture de session, Pierre Claver Kuvo, coordonnateur de Togo Reporting Post, a rappelé que « faire du journalisme environnemental, c’est aller au-delà des apparences, croiser les sources, analyser les données, et donner la parole aux communautés affectées ».

Pendant trois jours, les participants bénéficient de l’expertise de formateurs de renom : le Togolais Sena Alouka, directeur de l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE), la Camerounaise Marie-Louise Mamgue, rédactrice en chef de DataCameroon, et le journaliste français Alexandre Brutelle, cofondateur de l’Environmental Investigative Forum (EIF).
Parmi les thématiques abordées : justice environnementale, élaboration de pitchs d’enquête, budgétisation, construction d’angles narratifs pertinents ou encore lutte contre la désinformation climatique.
Une attention particulière est portée à l’approche Ecosint, une méthode d’investigation « verte » fondée sur l’analyse de données ouvertes, l’usage d’images satellites et la vérification croisée des informations. Ce module, centré sur le journalisme de données appliqué à l’environnement, permet aux participants d’explorer les outils numériques de cartographie et de visualisation pour renforcer la fiabilité de leurs enquêtes.
En clôture de session, chaque participant devra soumettre un projet d’enquête. Les propositions les plus pertinentes recevront un appui technique et financier de TRP pour leur mise en œuvre sur le terrain.