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Togo : 5 ans après l’étude mondiale sur la privation de liberté des enfants, quels progrès ?

 

À l’occasion du 5e anniversaire de l’étude mondiale sur la privation de liberté des enfants, le Bureau International Catholique de l’Enfance (BICE) a organisé, le 20 novembre 2024, un séminaire interrégional semi-présentiel. Cette activité s’inscrit dans le cadre du programme « Enfance sans Barreaux – Afrique » du BICE et relie trois pays africains engagés dans la défense des droits de l’enfant : le Togo, la Côte d’Ivoire et la République Démocratique du Congo.

Au-delà d’une simple célébration, cet événement se veut une plateforme de réflexion et d’analyse sur la mise en œuvre des recommandations de l’étude mondiale concernant la privation de liberté des enfants en conflit avec la loi. L’objectif est de mobiliser les acteurs concernés pour identifier les progrès réalisés, mais aussi les domaines à améliorer, afin de réduire les conflits entre les enfants et la loi, et d’encourager la mise en place de mesures de réintégration favorisant leur développement.

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Au Togo, plusieurs actions ont été menées au cours des cinq dernières années dans le cadre du programme « Enfance sans Barreaux ». Parmi les réalisations majeures, on note la mise en place d’une justice juvénile effective.

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«Aujourd’hui, nous disposons de tribunaux pour enfants, avec un juge désigné pour chaque mineur. Des conseillers ont récemment été ajoutés, ce qui permet à ces tribunaux d’être pleinement opérationnels et de traiter tous les dossiers. Le Togo a également renforcé l’application du Code de l’enfant et des mesures alternatives à la privation de liberté. Nous avons aussi amélioré la formation continue des acteurs du système judiciaire, notamment les magistrats, les greffiers, les officiers de police judiciaire et les travailleurs sociaux, afin que leurs interventions favorisent la réintégration durable des enfants, plutôt que de les nuire », a expliqué Afangnon Messan Tsandjan, Directeur Exécutif du BNCE Togo.

L’un des progrès notables a été la mise en place des maisons de justice, permettant ainsi de désengorger les tribunaux. « Le Togo a adopté une stratégie nationale de justice pour enfants, une initiative qui permet à tous les acteurs de travailler en synergie pour le développement optimal de l’enfant », a ajouté M. Tsandjan.

Autres avancées importantes : la séparation des enfants des adultes dans les lieux de détention. À Lomé, un centre d’accès au droit et à la justice pour enfants a été créé, tandis qu’à l’intérieur du pays, des quartiers pour mineurs ont été aménagés.

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Des efforts de sensibilisation ont également été menés pour éviter la stigmatisation des enfants en conflit avec la loi, et les parents ont été impliqués dans les procédures de réintégration des enfants. « Le programme de parentalité positive a été adopté pour aider les parents à renforcer l’éducation et l’accompagnement des enfants, et ainsi éviter qu’ils n’entrent en conflit avec la loi », a ajouté Afangnon Messan Tsandjan.

La cérémonie qui s’est déroulée à Lomé a réuni des personnalités étatiques dont le Directeur général de la protection de l’enfance du Togo, Kandale KONDOH ainsi que des experts en présentiel et en visioconférence depuis Genève, Paris et Bruxelles.

Ce 5e anniversaire de l’étude mondiale coïncide également avec la commémoration des 35 ans de l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant et les 100 ans de la Déclaration de Genève.

L’événement s’est déroulé simultanément dans les trois pays africains engagés dans le programme « Enfance sans Barreaux » : Togo, Côte d’Ivoire et République Démocratique du Congo, en partenariat avec la DDE de Côte d’Ivoire, le BNCE de la République Démocratique du Congo et le BNCE du Togo.

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