TOGOCOM ET CONFAM

Mariage d’enfants : Wildaf Togo et des OSC plaident pour la révision des lois

Au Togo, la situation des enfants est préoccupante. Les mariages de mineurs deviennent la norme dans certaines régions, avec des chiffres alarmants. Cette problématique est enracinée dans certaines traditions et alimentée par des défis socio-économiques, mais aussi juridiques. Dans sa lutte contre ce phénomène, Wildaf Togo et ses partenaires multiplient les actions. Le 28 janvier 2025, ils ont rencontré la presse à Lomé pour réaffirmer l’urgence de la situation face aux mariages d’enfants et la nécessité pour les décideurs de réviser les lois.

L’histoire tragique de la jeune fille de 13 ans, mariée de force à Asrama, dans un village de la préfecture du Haho, est un exemple de trop. Selon les acteurs, cette vie aurait pu être sauvée si, dans un élan d’urgence, les gouvernants, notamment les leaders religieux, les chefs coutumiers et la législation, s’étaient empressés de faire des mariages d’enfants un crime.

Malgré les actions entreprises, 752 000 enfants sont touchés par les mariages d’enfants au Togo, dont 31 % de femmes mariées avant l’âge de 18 ans, selon des chiffres de l’UNICEF datant de 2022. La pratique est beaucoup plus fréquente dans les savanes et dans la région centrale, notamment à Takpamba (94 % de cas), 72 % à Tchanaga et 50 % à Krikri, représentant 7 filles sur 10 données en mariage avant l’âge légal.

Le projet Agir pour l’Abandon des Mariages d’Enfants au Togo est donc en guerre contre ces pratiques à travers un cri de révolte et un appel à l’action collective pour dire stop à cette injustice faite aux enfants au Togo.

La Directrice exécutive de Wildaf Togo, Anne Colette Kpedji, a insisté sur les plaidoyers concertés de tous les acteurs en faveur des jeunes filles. « Nous plaidons aujourd’hui avec force et conviction pour que les normes sociales et religieuses qui avilissent et encouragent les mariages d’enfants soient dissoutes dans les communautés », a exprimé la Directrice exécutive de Wildaf Togo.

Les acteurs de la société civile appellent ainsi le gouvernement à adopter une tolérance zéro envers les auteurs et complices des mariages d’enfants. Ils plaident pour la révision de l’article 267 du Code de l’Enfant et de l’article 43 du Code des Personnes et de la Famille, qui autorisent une dispense d’âge à 16 ans pour le mariage.

Par ailleurs, Wildaf Togo et ses partenaires évoquent d’autres failles de la législation, notamment les articles 269 du Code de l’Enfant et 44 du Code des Personnes et de la Famille, qui admettent le consentement des mineurs. Ces différentes lois doivent être révisées afin de ne laisser aucune brèche ouverte pour le phénomène des mariages d’enfants.

La sortie médiatique de Wildaf Togo est un appel à l’obligation morale de la société pour la protection de chaque enfant et pour leur garantir un avenir digne.

Partager cet article sur
TOGOCOM ET CONFAM

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.