Interview : ‘‘Le Togo fait aujourd’hui partie des pelotons de tête des pays résolument engagés dans la protection des droits de l’enfant’’ Paul Bernard Yawo DOTSEVI, président FODDET

Créé depuis 2004, le Forum des Organisations de Défense des Droits de l’Enfant au Togo (FODDET) est une faîtière de 250 réseaux et organisations non-gouvernementales qui militent en faveur des droits des enfants. Le président de FODDET, Paul Bernard Yawo DOTSEVI, dans une interview accordée à Djena.Info revient sur les actions réalisées en 2016 par FODDET et les défis à relever pour cette nouvelle année.

Au cours de ces dernières années, votre organisation a réalisé plusieurs actions pour la protection et la défense des droits de l’enfant, quel bilan pouvez-vous nous faire de l’année 2016 qui vient de s’écouler ?

Au FODDET, nous progressons peu à peu. Cependant, ce n’est pas facile de gérer plusieurs organisations. En 2016, nous nous sommes auto évalués sur les différentes actions menées depuis 2004. Cette évaluation nous a permis de définir nos forces et faiblesses et de rédiger un document sur la capitalisation des actions de Forum. En dehors de cela, nous avons eu à travailler sur le terrain avec des acteurs membres du FODDET où il a été essentiellement question de renforcer leur capacité sur les techniques de plaidoyer.

Ces rencontres d’échanges ont été aussi organisées à l’droit des différents partenaires techniques intervenant dans le domaine de la protection et la défense des droits de l’enfant au Togo.
Nous avons eu à lancer avec l’appui de Save the Children International, pour la première fois au Togo la campagne sur le commentaire général N° 19 en lien avec la budgétisation sensible de l’enfant. Le projet nous a permis d’expliquer aux différents acteurs en quoi la budgétisation sensible en faveur des enfants pouvait aider à construire un pays sain et propice.

EAU VOLTIC ARTICLE

En 2016, on a eu à élaborer le rapport alternatif de la société civile sur la situation des droits de l’enfant pour l’Examen Périodique Universelle (EPU). Notre rapport alternatif a été élaboré et soumis au Comité de Genève des droits de l’homme, malheureusement, nous n’avions pas pu effectuer le voyage, faute de visa, mais grâce à nos partenaires (plan international et Save the Children International), notre document a été présenté lors de cette session de l’EPU. Cela a permis à ce que la recommandation relative à la protection des enfants soit prise et soumise à l’État togolais où plusieurs ont été prises en compte, d’autres sont en attente.

Est-ce que vous êtes satisfaits des résultats ?

Oui, nous avons atteint plusieurs de nos objectifs, mais pas dans la totalité. Aujourd’hui  nous avions entamés des actions de plaidoyer sur la revalorisation du budget alloué aux enfants, la ratification du 3e protocole facultatif à la convention relative aux droits de l’enfant portant sur la communication, ou encore le plaidoyer sur les rapports. Nous n’avions pas encore les résultats escomptés, mais nous sommes sur la bonne voie.

Dans un contexte général, le Togo fait aujourd’hui partie des pelotons de tête des pays résolument engagés dans la promotion et la protection des droits des enfants. Si nous considérons les efforts qui se font, nous pourrons parler de satisfaction.

budgetisation

Quelles sont les actions que vous prévoyez pour cette année 2017 ?

Nous avions planifié plusieurs activités pour cette nouvelle année. Entre autres, la conduite d’une étude sur les législations, les politiques procédures et pratiques en matière de protection de l’enfant relatives aux punitions corporelles. Le gouvernement fait des efforts pour mettre fin aux punitions corporelles dans les écoles, mais il y a encore des poches de résistance qui font que les enfants sont encore victimes de maltraitances ou de sévices corporels.

Ces comportements, nous ont fait appel et nous comptons mener des actions dans ce sens en impliquant les acteurs de la société civile et les enfants eux-mêmes. Cette étude va conduire à l’organisation d’une consultation des enfants sur ce qu’ils pensent des violences, des punitions corporelles, mais également à l’organisation d’un atelier de restitution de validation sur les législations.

Des plaidoyers pour une budgétisation effectivement sensible aux droits de l’enfant dans notre pays, pour la ratification du 3e protocole facultatif relatif à la communication et aussi une grande action de plaidoyer vers l’État pour la soumission des rapports seront entre autres au cœur de nos différents axes stratégiques pour cette année.

Le Togo fait exactement partie de plusieurs traités des droits de l’enfant. Cette année, le Togo est encore attendu au niveau du Comité de Genève et du Comité d’Addis-Abeba sur les droits de l’enfant, nous devions accompagner l’État afin qu’il puisse soumettre les rapports à temps.

En tant que société civile, nous devions penser aux rapports complémentaires, c’est ce à quoi nous allons nous atelier dans les mois qui à venir.

Autre action phare, c’est l’appropriation des ODD, l’appropriation du niveau de mise en œuvre des recommandations de la CDE et de ses protocoles et également de l’ACDBE, mais aussi des recommandations de l’EPU. Notre souhait est qu’au bout des 12 mois, nous puissions atteindre nos objectifs.

Nous sommes dans une nouvelle année, quels sont vos vœux ?

Mes vœux vont à l’endroit principalement des enfants vivant au Togo. Je leur souhaite beaucoup de santé et de réussite. Nous savons qu’au Togo beaucoup d’enfants souffrent dans leur chair, dans leur esprit et notre souhait est que cette année et par-delà que des actions de solidarité se multiplient et s’intensifient pour que ces jeunes puissent sentir la joie de vivre.

Mes vœux de santé, de succès et de prospérité vont également à l’endroit des acteurs de promotion et de protection des droits de l’enfant. Qu’il y ait cette année, plus de projets en faveur de nos enfants. La cause que nous défendons est une cause noble, nous n’avons pas beaucoup de ressources, mais nous devons persévérer.

À l’endroit de l’État, ce qui se fait n’est pas facile, je souhaite au gouvernement, la santé, le courage et l’abnégation. Que le gouvernement soit plus attentif aux cris des enfants et que les autorités fassent un effort pour que les textes de protection des enfants en instance soient ratifiés et qu’on ait un environnement protecteur digne de ce nom à tous les enfants du Togo.

Charles FREDERICK

Partager cet article sur
TOGOCOM – MIFI 2

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.