Les mineurs victimes de viol et d’abus sexuels ont désormais une porte-parole : il s’agit de la danseuse et comédienne Andréa Bescond, victime d’un viol à son jeune âge. Pour se faire entendre, et donner de l’espoir à d’autres victimes, l’actrice raconte ses peines, son silence et la honte subie à travers son spectacle baptisé : les Chatouilles (ou la Danse de la colère).
Si la plupart optent pour garder le silence d’un acte barbare dont ils ont été victimes, pas question d’en faire autant pour Andréa Bescond. La danseuse relate son enfance salie et les conséquences que cela a eues sur sa vie d’adulte dans son numéro. « Les Chatouilles », raconte et présente l’histoire d’Odette, une histoire vécue et interprétée par l’auteur elle-même. Le spectacle parle d’une fillette tombée entre les mains de Gilbert, ami de sa famille. Elle a 8 ans lorsque celui-ci l’entraîne dans des séances de chatouilles secrètes dont elle ne doit, lui interdit-il, nullement en parler. La suite n’est que dommages collatéraux.
L’enfant devient danseuse. Cela la sauvera, même si, jeune femme, elle s’abîme dans la drogue ou l’alcool. À ses côtés, les proches ne comprennent rien. Si Odette s’en sort, c’est parce que, pour Andréa Bescond, « il nous faut nous construire avec ce qui nous est arrivé ».
Aujourd’hui mère de deux enfants, Andréa Bescond pense à ceux qui suivent les enfants, les siens, les autres, tous ceux qui n’ont pas les armes « face aux adultes déviants ». Il faut « remuer ciel et terre » pour eux, « C’est la question de l’intégrité physique d’un enfant qui se pose aujourd’hui. Le virage est là, il ne faut pas le rater« , soutient-elle.
Il n’y a donc pas à transiger sur la question du consentement d’un mineur abusé par une personne majeure, selon Andréa. Outre cela, la comédienne française née en Grande-Bretagne dit comprendre combien la pédophilie est un mal répandu, à travers le nombre de ceux qui viennent la remercier. D’après elle, ce spectacle fait du bien aux victimes et donne de l’espoir à ces dernières.
Innocente Akpénè
