Togo : le projet AAME dans la phase de dialogue national

 

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Agir pour l’Abandon du Mariage d’Enfants (AAME), Wildaf-Togo et l’ONG FAMME ont organisé un atelier ce 07 mai 2024 à Lomé. Les participants, la plupart des responsables étatiques, coutumiers et religieux ont échangé sur les mécanismes pouvant favoriser le recul des pratiques anciennes notamment les mariages précoces, les mariages forcés et autres phénomène portant atteinte aux droits humains.

Dénommé rencontre nationale de dialogue politique, cet atelier a donné l’occasion aux participants de faire des témoignages et de réagir au fur et à mesure que les communications sont données. Ces exposés des représentants des structures étatiques notamment les ministères, ont situé chacun, les actions gouvernementales dans la lutte pour les droits humains.

Les enfants constituent un groupe social vulnérable de la population qui subit les pires formes d’abus, d’exploitation et de discrimination. Un enfant ne doit pas se marier avant l’âge adulte. Fort de ce constat, l’État a mis en place un cadre juridique devant les protéger dans les différentes sociétés. Dans son exposé, madame Dokou Pauline, directrice de la prévention des conflits au ministère des droits de l’homme, a rappelé aux participants, le cadre légal et toutes ses spécificités.

« Au plan International, africain et sous-régional, le gouvernement a pris d’importantes mesures puisque le Togo a signé et ratifié la quasi-totalité des conventions qui protègent les enfants. Et en respect à ces engagements, le Togo s’est engagé dans un processus d’internalisation de ces instruments dans son arsenal juridique. Cela a conduit à l’adoption de la loi portant code de l’enfant, de la loi portant code des personnes et de la famille et aussi de l’adoption du code pénal » a expliqué madame Dokou Pauline.

En réunissant plusieurs ministères notamment celui des droits de l’homme, celui de la promotion des femmes, le ministère de la santé, le ministère de l’éducation ou encore celui des finances, Wildaf-Togo et l’ONG FAMME espèrent toucher le coeur du gouvernement pour son accompagnement dans la mise en œuvre du projet Agir pour l’Abandon du Mariage d’Enfants. Le phénomène est bien réel et la présentation des données de l’étude de base est manifeste.

« L’objet de cet atelier, c’est de permettre un dialogue entre tous ceux qui interviennent dans les activités liées aux jeunes, essentiellement les activités éducatives, les activités liées à la santé sexuelle et reproductive et les activités communautaires. Pourquoi les regrouper tous, c’est pour qu’on puisse avoir un consensus sur la manière de pouvoir éduquer nos enfants, les garçons et les filles, mais surtout les filles ; et leur permettre d’accéder à leur bien-être pour l’avenir », a indiqué Sodji Dométo, Directeur Exécutif de l’ONG FAMME.

Le projet AAME promeut donc l’épanouissement de la jeune fille à travers l’abandon du mariage d’enfants et forcé. Il suggère aux communautés surtout d’obédience musulmane, à précéder les mariages religieux des mariages civils. Pour ce faire, les autorités religieuses et coutumières des lieux d’implémentation du projet, les victimes et les Organisations de la société civile étaient également à cet atelier.

La sensibilisation sur le cycle menstruel peut limiter les grossesses précoces et non désirées chez les filles. Wildaf-Togo et l’ONG FAMME prennent ainsi l’engagement d’accentuer leurs actions sur l’éducation allant au planning familial. Cet atelier a pris fin par une déclaration regroupant les engagements et responsabilités de l’Etat pour éradiquer les mariages d’enfants.

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