RDC : les enfants associés aux milices au Kasaï peuvent espérer un retour à une vie civile

Le conflit né dans la Province du Kasaï-Central en fin 2016, a largement mis en péril la vie de centaine d’enfants. Non seulement, cette crise qui oppose les forces de sécurité aux miliciens de Kamuina Nsapu, a causé des blessures chez les enfants et coûté la vie à d’autres, mais elle a aussi privé ces derniers d’avoir d’accès aux services de base, allant jusqu’à favoriser le recrutement de certains dans l’armée au sein de la milice.

Généralement, ces enfants recrus sont utilisés pour transporter le matériel, cuisiner ou combattre. Ils sont souvent les premières victimes des violences. 

Cette manœuvre des milices opérant au Kasaï a des conséquences dramatiques sur le bien-être physique et psychologique de ces enfants, ainsi que sur leur éducation. Une situation particulièrement préoccupante. C’est pourquoi, le Fond des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), a pris des mesures. L’organisation s’est engagée à donner une vie meilleure à ses enfants.

826 enfants assistés dans des centres d’orientation

L’UNICEF et ses partenaires ont assisté 826 enfants sortis des milices avec un appui psycho-social et un accompagnement dans cinq centres de transit et d’orientation (CTO) à la fin du mois de novembre 2017.

Dans la Province du Kasaï-Oriental, un centre a accueilli 57 garçons âgés de 13 à 18 ans en vue de les réinsérer à la vie civile, a fait savoir M. Narcisse, l’un des superviseurs du Bureau National Catholique pour l’Enfance (BNCE). Ces garçons, précise-t-il, sont encadrés par une équipe d’infirmiers, de psychologues et d’encadreurs.

Ils ont été aussi encouragés à participer à des activités de groupe. Ils reçoivent également des conseils en termes d’hygiène corporelle, de gestion de stress, de cohabitation pacifique.  

Cette prise en charge, fait partie du processus qui permettra aux enfants de réintégrer leur famille ou une famille d’accueil le plus tôt possible.

Une mission pas facile, a en croire M. Narcisse.  « Ces garçons ont participé aux pillages et tueries. Ce qu’ils ont commis dans la milice est un frein à leur réinsertion : de nombreuses familles refusent de reprendre leurs enfants », déplore t-il.

Même si 14 garçons parmi les enfants ont souhaité retourner au sein de leurs familles quelques jours après leur arrivée au centre, d’autres ont peur d’y retourner. Ils craignent des règlements malgré que « ce ne fût pas leur volonté de s’enrôler ». Beaucoup ont rejoint la milice par force ou par peur, et non par volonté.

Cependant, on voit naître une évolution dans la vie des garçons. « Ils s’ouvrent petit à petit et ont confiance. Ils ne sont plus timides : tous osent maintenant prendre la parole durant les réunions ! Les premiers jours n’étaient pas faciles », témoignent pour sa part Papa Prince, éducateur au centre.

« Si vous ne vous occupez pas bien de nous, on risque de retourner vers la milice », préviennent d’ailleurs les garçons.

En effet, le risque de voir ces enfants enrôlés à nouveau dans la milice lors d’une prochaine vague de violences est fort probable, s’ils ne restent pas occupés, souligne Papa Prince. D’après celui-ci, il est primordial d’initier les enfants à un apprentissage professionnel et de les éduquer si on veut les maintenir dans la vie civile.

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