Togo : l’ONG Alafia, engagée contre le mariage des filles mineures
Le mariage forcé et précoce de la jeune fille est une réalité au Togo. Cette situation est encore d’actualité surtout dans le nord du pays. Afin de lutter contre le fléau, l’ONG Alafia entreprend des actions. Cette dernière a réuni les leaders religieux et traditionnels le 22 février 2024 à Lomé en présence des médias pour une discussion autour du phénomène.
Les sept préfectures de la région de la Kara sont le théâtre des mariages forcés et précoces par enlèvement des mineurs depuis un bon moment. Ces jeunes filles, une fois enlevées, subissent de violences d’ordre physique comme émotionnel. Cette situation, qui porte atteinte à la dignité féminine, a attiré l’attention de l’ONG Alafia, qui avec l’appui de l’African Women’s développement Fund (AWDF ) a mené des actions sur le terrain.
Des actions qui entrent dans son projet dénommé « Lutte contre les mariages précoces pour l’autonomisation de la jeune fille dans les sept (7) préfectures de la région de la Kara », visent à réduire la pratique dans la zone. « Les jeunes filles, dès le bas âge sont enlevées. Il y en a qui sont mutilées, d’autres subissent toute sorte de violence. C’est la raison pour laquelle, nous avons vu la pertinence de mettre en œuvre ce projet pour éradiquer les violences faites aux jeunes filles », affirme Atakouma Akouyo Akpédjé, présidente du conseil d’administration de l’ONG Alafia.
L’organisation a donc initié le 22 février dernier un atelier réunissant les chefs coutumiers et traditionnels. Les leaders religieux étaient aussi de la partie pour défaire les nœuds du problème envie de trouver des solutions adéquates à son éradication. D’abord, il a été question de faire un bilan des deux années d’actions effectuées sur le terrain et d’échanger sur les bases du phénomène dans les contrées reculées.
L’accent a été mis sur les pratiques traditionnelles et religieuses favorisant ces mariages précoces afin de les réajuster. Comme solution, les participants ont à l’unanimité préconisé la poursuite de la sensibilisation afin de mettre au courant un grand nombre de personnes.
L’ONG Alafia a proposé un réseautage des acteurs communautaires clés du district du Grand Lomé qui interviennent dans la lutte contre les violences faites aux filles et femmes afin de consolider leurs actions en faveur des politiques et des lois visant à prévenir les mariages précoces et forcés sous toutes ses formes.
Pour rappel, l’ONG Alafia est une organisation de taille qui exerce depuis des années dans la défense des droits humains et dans la lutte contre les violences basées sur le genre.