Dans le cadre des actions concertées des différentes organisations pour un monde égalitaire, Wildaf Afrique de l’Ouest est porteur d’un projet intitulé « mouvement 50 % ». Ainsi, une mission de solidarité et de plaidoyer appuyée par le GF2D et les organisations œuvrant pour la promotion de la femme, a discuté avec les acteurs clé de la vie publique togolaise. Au terme de cette mission de trois jours, une conférence de presse a été organisée le 13 juin 2024 à Lomé.
Les 10, 11 et 12 juin 2024, les acteurs de mise en œuvre du « mouvement 50 % pour elles aussi » venus du Sénégal et du Togo en collaboration avec le Groupement de Réflexion et d’Action Femmes, Démocratie et Développement (GF2D) ainsi que les organisations œuvrant pour la promotion de la femme ont effectué une mission à Lomé. Sous la coupole de Wildaf Afrique de l’Ouest, les différentes rencontres avec les acteurs clés de la vie publique togolaise avaient pour objectif, d’informer et de sensibiliser les organisations de femmes, de jeunes filles et les couches minoritaires de femmes, les médias et donc le public togolais de la nécessité de la participation politique des femmes dans un premier temps, puis d’amener les décideurs et acteurs qui ont un rôle dans la mise en œuvre effective de la participation des femmes en politique, à œuvrer pour le respect des normes existantes et aussi pour l’évolution et la concrétisation des ambitions vers la participation paritaire des hommes et des femmes à la vie politique.
Le thème de la conférence de presse part donc du constat, selon lequel malgré l’engagement pris par des pays auprès des organisations sous-régionales, régionales et internationales, et malgré les efforts manifestes de ces pays, l’on est encore très loin du compte.
En effet, l’engagement pris part des pays pour le respect de la parité homme-femme dans les instances décisionnelles se trouve à deux niveaux. Cet engagement s’exprime soit par la parité sur la base des 50 % pour les deux sexes ou en termes de quotas. « Aujourd’hui nous savons tous que les femmes représentent 52 % de la population mondiale, et il est anormal que de 52 %, même 30 % ne participent pas de manière politique aux décisions prises et qui conduisent les choses sur cette terre », regrette Gnavo Komi Dela Fabrice, assistant au service Wildaf Afrique de l’Ouest.
Si le Sénégal reste une des maigres satisfactions sur la question de parité avec aujourd’hui 44 % de femmes au parlement, le Togo peut aussi brandir ses 33 % de femmes au gouvernement Dogbè 1. Cependant, ce nombre qui évolue parfois en dents de scie inquiète et met le Togo dans le lot des pays qui ne respectent pas leurs engagements pour un monde égalitaire.
Le bureau sous régional de Wildaf Afrique de l’Ouest et ses partenaires ont ainsi organisé cette conférence de presse pour faire un plaidoyer pour l’amélioration de la représentativité des femmes dans les instances décisionnelles. « Nous savons que le Togo a pris des engagements au niveau international, régional et sous-régional pour promouvoir les femmes à des postes de décisions. Cet engagement l’oblige à faire en sorte que dans les postes décisionnelles, qu’on est 50 % de femmes et 50 % d’hommes. C’est pourquoi nous avons initié le Mouvement 50 % pour pouvoir mener ce plaidoyer au Togo, mais aussi dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest », a expliqué Michelle Noussoessi AGUEY, secrétaire générale du GF2D..
La Présidente de la commission scientifique de l’association des femmes juristes du Sénégal, Thiam Fatou a partagé les expériences de son pays liées à la loi sur l’égalité du 28 mai 2010. Entre la parité et le quota, il ressort que même le Sénégal qui fait partie des meilleurs exemples parmi les 23 pays africains qui ont pris des engagements, ne respecte pas encore l’entièreté de la norme.
Le Mouvement, 50 % a ainsi fait des recommandations aux institutions de l’État, aux leaders des partis politiques et à la société civile ainsi qu’aux organisations féministes.
Financé par le Fonds Féministe en Action, le mouvement 50% a été créé à la suite d’un atelier sous régional sur la problématique de la participation des femmes et des filles dans les instances de prise de décisions et en politique. L’atelier s’est tenu du 10 au 12 octobre 2023 à Lomé.
Notons que le GF2D, partenaire clé de Wildaf Afrique de l’Ouest fait partie des acteurs de mise en œuvre de ce projet à travers ses différents programmes à savoir le renforcement des capacités des jeunes filles et surtout à travers son académie de formation des femmes et jeunes filles en leadership politique sur la gestion des processus électoraux.
