Togo : restitution de la maison de feu Colonel TEPE à ses ayants droits
Privés injustement de la maison de leur père, le colonel Koffi Afenyo TEPE, ancien chef d’État-Major Général adjoint des Forces Armées Togolaises (FAT), depuis sa disparition tragique en mars 1993, la famille a enfin recouvré ses droits. L’immeuble du défunt a été officiellement restitué à Lomé, le jeudi 29 août 2024, lors d’une cérémonie en présence des autorités judiciaires, des présidents d’institutions, ainsi que des autorités traditionnelles.
Cette restitution a été initiée par le haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN), en application de la recommandation n°34 de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR). Cet événement constitue une étape majeure dans la mise en œuvre de la justice transitionnelle à laquelle le Togo s’est engagé.
« Depuis la mort de notre cher papa, dont la réputation n’est plus à faire, nous avons vécu dans une grande détresse, sans aucune issue en vue. Désemparés et sans soutien, nous étions comme un navire sans gouvernail, abandonné aux caprices de la mer. Mais aujourd’hui, nos larmes de tristesse se transforment en larmes de joie », s’est exprimé Amélie TEPE, épouse Gbikpi, porte-parole de la famille, au cours de la cérémonie.
Le HCRRUN a, de son côté, exprimé sa gratitude envers la famille TEPE pour la confiance accordée à l’institution, ainsi que pour la patience, l’engagement et la coopération dont elle a fait preuve tout au long du processus de restitution. « La mission du HCRRUN est de procéder à la restitution, en guise de réparation, d’un bien à son propriétaire légitime. Cet immeuble n’était ni entre les mains de l’État togolais, ni entre celles d’un fonctionnaire ou agent de l’État. Il était illégalement occupé par un individu sans titre », a précisé Awa Nana-Daboya, présidente du haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN).
Pour rappel, le colonel Koffi Afenyo TEPE a perdu la vie dans des circonstances controversées lors de l’attaque du camp militaire du Régiment Interarmes du Togo (RIT) par un groupe armé en 1993.