Myanmar : l’ONU veut être plus attentif à la situation des femmes et des filles Rohingyas
Lors d’une réunion régulière à Genève la semaine dernière, un groupe d’experts de l’ONU a demandé un rapport exceptionnel du gouvernement du Myanmar sur la situation des femmes et des filles Rohingyas du Nord de l’État de Rakhine. Ces experts constituent le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).
Le Comité, composé de 23 experts indépendants des droits de l’homme du monde entier, a demandé au gouvernement de fournir des informations sur une série de problèmes concernant des cas présumés de violence contre les femmes et les filles dans le nord de l’État de Rakhine.
Le Comité a demandé des informations sur les cas de violences sexuelles, y compris le viol, commis contre les femmes et les filles Rohingyas par les forces de sécurité de l’État; et des détails sur le nombre de femmes et de filles qui ont été tuées ou sont décédées en raison d’autres causes non naturelles au cours de la dernière flambée de violence.
Des informations sur les enquêtes, les arrestations, les poursuites, les condamnations et les peines ou les mesures disciplinaires imposées aux auteurs, y compris les membres des forces armées, reconnus coupables de tels crimes, ont été également exigées par le comité.
Les experts de L’ONU réclament également des informations sur :
la désignation des bataillons qui ont entrepris les opérations de déminage dans l’État du nord de Rakhine depuis le 25 août 2017 et sous le commandement de ceux-ci; les conclusions du rapport final de l’équipe d’enquête de Tatmadaw dirigée par le lieutenant-général Aye Whin concernant la conduite des forces armées au cours des opérations de contrôle de sécurité; tout en indiquant si des instructions ont été ou sont données à toutes les branches des forces de sécurité de l’État que la torture, la violence sexiste, y compris le viol et autres formes de violence sexuelle, les expulsions et autres violations des droits humains, sont interdites.
La demande a été envoyée lundi au Gouvernement du Myanmar, fixant un délai de six mois,soit fin mai 2018 pour la soumission du rapport au Secrétaire général des Nations Unies.
C’est la quatrième fois qu’un rapport exceptionnel a été demandé par le Comité depuis sa première session en octobre 1982.
Larissa Agbenou