Népal : des fillettes vivent cloîtrées jusqu’à leur puberté
Une fillette népalaise de 3 ans vient d’être intronisée comme nouvelle « déesse vivante » de Katmandou, selon une tradition multiséculaire. Les prêtres hindous l’ont alors emmenée dans un palais où elle devra rester jusqu’à sa puberté.
Cette fillette est la nouvelle « Kumari ». Elle est considérée comme l’incarnation de la déesse hindoue « Taleju ».
Cette tradition multiséculaire, qui mélange éléments hindous et bouddhistes, était étroitement liée à la royauté qui a longtemps régné sur le Népal. Malgré l’abolition de la monarchie en 2008, le culte des « Kumaris » (princesse en français) se poursuit.
Les « Kumaris », filles prépubères de la communauté « Newar », doivent répondre à de stricts critères, notamment physiques, comme un corps sans imperfection, une « poitrine de lion » et des « cuisses de daim ». Même si une fille remplit toutes les exigences physiques, elle doit également prouver sa bravoure en évitant de pleurer devant le sacrifice d’un buffle.
Les défenseurs des droits de l’enfant sont très critiques vis-à-vis de cette coutume, qui prive selon eux les « déesses vivantes » d’enfance en les forçant à vivre coupées de la société.
En 2008, la Cour suprême du Népal a décrété que ces filles devaient recevoir une éducation, qui leur est désormais prodiguée à l’intérieur du palais.
Les anciennes « Kumaris » ont témoigné des difficultés de réadaptation à la société après leur règne.