Maroc : Amnesty International dénonce les cas de maltraitance sur les enfants rifains
En novembre 2016, un marchand de poisson, Mohcine Fikri, avait été broyé par une benne à ordures en essayant de récupérer sa marchandise saisie par la police. Ce fut le point de départ d’un mouvement de contestation politique et culturel dont l’épicentre se trouve dans le Rif marocain.
La semaine dernière, onze mineurs de 10 à 14 ans ont été arrêtés par la police marocaine et devraient être déférés devant la justice pour « participation à une manifestation non autorisée ». Ils ont été relâchés dans l’attente de leurs procès. Mais selon l’ONG « Amnesty International », ces enfants portaient « des traces de coups et blessures sur le corps ».
Depuis mai 2017, les forces de sécurité ont arrêté des centaines de manifestants, dont des mineurs, et plusieurs journalistes, en marge des manifestations majoritairement pacifiques. Au moins 410 personnes sont actuellement incarcérées. Beaucoup ont déjà été condamnées, parfois à de lourdes peines allant jusqu’à vingt ans de prison, tandis que d’autres, dont des mineurs, se trouvent en détention provisoire, depuis six mois pour certains.
De nombreux détenus rifains font état de tortures, de mauvais traitements et de menaces de viols, des allégations qui ont contraint les autorités à ouvrir, l’été dernier, des investigations sur au moins 66 cas présumés.
Le pouvoir a fait procéder ces dernières semaines à des centaines d’arrestations d’enfants pour semer la terreur et dissuader les Rifains de poursuivre leur mouvement contre la pauvreté endémique dans cette région du Maroc.