L’ONG Oxfam et d’autres humanitaires éclaboussés par un scandale d’abus sexuel sur mineur
Des employés de l’ONG Oxfam sont accusés d’avoir eu des rapports sexuels avec des enfants, en Haïti en 2011, au Tchad en 2006, et au Soudan du Sud, selon des informations révélées par le journal « Observer ». Des faits, que rejettent cependant les premiers responsables de la structure britannique spécialisée dans l’aide humanitaire.
« Nous sommes choqués et consternés par les dernières révélations du Tchad. Nous ne pouvons pas corroborer l’information en ce moment, mais cela montre une fois de plus le comportement inacceptable d’un petit nombre de personnes et la nécessité d’une approche sectorielle pour résoudre le problème », a réagi Tricia O’Rourke, chef du département de la communication de l’organisation, tout en attestant que depuis le scandale d’Haïti, des mesures visant à prévenir les abus sexuels et les comportements répréhensibles avaient été prises.
Pourtant, mardi dernier, Helen Evans une ancienne cadre de l’ONG britannique a dénoncé plusieurs cas de viols sur ses employés au Soudan du Sud et d’agressions sur des mineurs isolés en Grande-Bretagne. Mme Evans qui a été directrice de la prévention interne à Oxfam entre 2012 et 2015, dénonce une « culture de l’abus sexuel dans certains bureaux » de son ancien employeur.
Toujours dans le cadre des accusations de viols et de recours à des prostituées au sein de l’ONG Oxfam, l’ONG Médecins sans frontières a dévoilé mercredi avoir recensé 24 cas de harcèlement ou abus sexuels en son sein en 2017.
Dans son communiqué, MSF a indiqué avoir été saisie de 146 plaintes ou alertes reçues par sa direction. Ce recensement n’est sans doute que partiel, car l’ONG n’y inclut pas « les cas directement gérés par les équipes sur le terrain et non signalés au siège » opérationnel à Paris.
La ministre britannique du Développement international Penny Morduant a pour sa part affirmé que l’agence d’aide britannique a proféré des mensonges à son département au sujet de ces affaires de mœurs.
Oxfam lui avait assuré que le scandale n’avait pas affecté les communautés qu’elle aidait, alors que c’était le contraire. La ministre prévoit de rencontrer Oxfam lundi et menace de retirer son financement public.
Pour information, l’ONG britannique est aussi ébranlée sur un autre front : l’arrestation du président d’Oxfam International, l’ancien ministre des Finances Juan Alberto Knight mardi, cette fois dans le cadre d’un scandale de corruption.