Togo/Tchamba : mettre fin au mariage d’enfants

Wildaf Togo s’attaque depuis plusieurs mois aux mariages d’enfants dans le pays. L’organisation de défense des droits de la femme et des filles a sensibilisé les populations de Tchamba le 21 décembre 2023. Réalisée dans le cadre du projet « Agir pour l’Abandon des Mariages d’Enfants », mis en œuvre au Togo par Wildaf Togo en collaboration avec Wildaf Afrique de l’Ouest et l’association Famme, la sensibilisation a permis à l’organisation d’expliquer les conséquences du phénomène sur les victimes et d’éveiller la conscience des parents, ainsi que des acteurs impliqués.

41 %, c’est le taux affiché par le Togo à la suite d’une étude menée par WILDAF-Togo sur le mariage d’enfants et autres formes de violences connexes. L’organisation à travers le financement de Amplify change était à Tchamba le 21 décembre 2023. Une occasion pour Wildaf Togo de briser le silence sur la problématique du mariage d’enfants. La campagne a ciblé les autorités administratives, les chefs traditionnels et religieux, les leaders d’opinion et des jeunes filles de la préfecture de Tchamba.

L’action de Wildaf-Togo qui a réouvert les débats sur les dangers du mariage d’enfants est saluée par le Préfet de Tchamba : « ce choix est motivé par le fait que dans notre préfecture, le phénomène au-delà des actions, a la peau dure. Nous sommes rassurés par l’approche de Wildaf. Ce phénomène continue dans notre préfecture et nous devons nous mettre ensemble pour le combattre. », a déclaré Issaka K. LAGUEBANDE.

Avant l’étape de Tchamba, des sensibilisations ont été réalisées les 29 et 30 décembre 2023, d’abord dans la région des savanes plus précisément à Payoka dans le canton de Tchanaga dans l’Ôti (Mango), puis à Karabongou dans le canton de Takpamba (Oti sud).

 » L’objectif de ces sensibilisations est de renforcer la capacité des acteurs pour qu’ensemble nous puissions mener une lutte pour éradiquer ce phénomène. L’information est déjà là et les gens ont pris conscience du phénomène, mais la question qui demeure c’est pourquoi le phénomène persiste ? Et des débats, il sort qu’il y a des causes qui proviennent des parents et des filles, il y a aussi des facteurs religieux et des normes. Ce que nous retenons, c’est que tous ces acteurs ont pris l’engagement de tout mettre en œuvre pour éradiquer ce phénomène », a affirmé Anne Kpedji, Directrice Exécutive de Wildaf-Togo.

Le projet Agir pour l’abandon du mariage d’enfants cible particulièrement deux villages de l’Oti (Tchanaga et Takpamba) et le village Krikri dans la préfecture de Tchamba. « Nous sommes partis d’une étude qui nous a permis de disposer de données réelles et probantes sur lesquelles surfons pour mener nos stratégies. Nous allons également mener des plaidoyers pour qu’une lois soit prise, nous savons qu’il y a plusieurs textes mais c’est de voir comment rendre effectif ces textes et s’il y a des limites, amener à l’adoption d’une nouvelle loi qui prend en compte de façon holistique la lutte contre le mariage des enfants », a fait savoir Anne Kpedji.

La sensibilisation relève les causes du mariage des enfants, tout en mettant un accent particulier sur les dangers de cette pratique qui freine le développement des mineurs victimes.

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