L’Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local (OADEL) et le Comité Français pour la Solidarité Internationale (CFSI) s’unissent dans une lutte commune en faveur de la promotion de l’agriculture paysanne et du consommer local. Lors d’une conférence de presse initiée le 10 décembre 2024, leurs représentants ont réaffirmé leur engagement envers ces objectifs.
L’un des principaux buts de cette collaboration est de mettre en avant l’agriculture paysanne, de permettre aux agriculteurs de commercialiser leurs produits et d’en vivre, tout en incitant les citoyens à privilégier les produits locaux. Ces objectifs ont été au cœur des discussions qui se sont tenues à Lomé pendant trois jours, réunissant plusieurs pays partageant l’idée de promouvoir la consommation de produits locaux, notamment au Togo.
Anne-Françoise Taisne, Déléguée générale du Comité Français pour la Solidarité Internationale, basée en France, a résumé les actions menées : « À Lomé, une vingtaine de représentants d’organisations paysannes d’Afrique de l’Ouest, en particulier du Bénin, du Sénégal, du Togo, du Burkina Faso, du Niger, et des organisations françaises se sont rencontrés pour échanger autour d’un programme commun en faveur du consommer local et des systèmes alimentaires durables et équitables. Nous avons réfléchi à la manière de renforcer l’agriculture familiale pour les dix prochaines années. »

Concrètement, Anne-Françoise Taisne précise les priorités sur le terrain : « Il est essentiel de donner plus de place aux jeunes et aux femmes dans la production locale et la transformation des produits. Cela permettrait aux jeunes d’avoir des débouchés et des revenus tout en garantissant aux consommateurs des produits sains. Un autre axe majeur concerne le cadre politique, afin de promouvoir des politiques de soutien au consommer local, comme par exemple l’accès à une alimentation locale et riche dans les cantines scolaires. Nous avons travaillé ensemble pendant ces trois jours pour définir ces priorités. »
Cette rencontre a été l’occasion de renforcer la coopération entre les acteurs du Sud et du Nord, notamment avec l’OADEL, pour construire un avenir commun du consommer local sur une période de 10 ans. Le CFSI mène des initiatives dans une quinzaine de pays d’Afrique de l’Ouest, ainsi qu’au Salvador, au Pérou et en Inde.

Anne-Françoise Taisne a expliqué l’objectif de ces initiatives : « Nous voulons sensibiliser davantage de citoyens à l’importance du consommer local et encourager les jeunes à s’investir dans les exploitations familiales ou les usines de transformation. Un exemple concret est celui des jeunes ayant lancé ‘Choco Togo’ il y a une dizaine d’années, aujourd’hui une entreprise prospère. L’objectif est de généraliser ces initiatives d’ici dix ans, afin que des produits comme le chocolat soient transformés localement, créant ainsi de la valeur ajoutée au niveau local et non plus dans d’autres pays. »
Imelda Agondanou, chargée de programme au Réseau des Organisations Paysannes d’Afrique de l’Ouest, a souligné l’importance de cette rencontre : « Ce format est essentiel car il permet une coopération concrète entre les acteurs du Sud et du Nord. Le CFSI n’a pas simplement élaboré son programme en France, mais a travaillé directement avec ses partenaires du Sud pour définir ensemble les priorités à suivre. Cela marque une évolution des modes de coopération et constitue un vrai changement. »
La promotrice de la marque Rosta, Asaba Akouetevi, a également partagé son expérience, abordant les défis rencontrés dans la fabrication du fromage blanc (wangash), comme l’acquisition du lait, sa conservation, les pertes pendant le transport et les difficultés liées à la commercialisation.
Enfin, cette conférence a été l’occasion de signer une charte en soutien au Comité International du Festival Alimentaire. Ce document rassemble cinq pays, dont le Togo (OADEL), le Bénin (ONG Crédit), le Sénégal, la France et la Belgique, qui ont pour mission de promouvoir ce festival à l’échelle mondiale.