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20 ans après Eyadéma : héritage et médiation en Afrique

 

L’œuvre du Général Gnassingbé Eyadéma, père de la Nation togolaise, a été revisitée à l’occasion des 20 ans de sa disparition. Né en 1935, l’ancien président du Togo accéda à la magistrature suprême en 1967 et tira sa révérence le 5 février 2005.

Une diversité de personnalités venues de plusieurs États africains et de l’Occident ont honoré de leur présence le colloque international intitulé « Général Gnassingbé Eyadéma, père de la Nation Togolaise ». Ce colloque a été organisé pour saluer la mémoire de l’ancien chef de l’État togolais, mais aussi pour mettre en lumière son rôle de médiateur dans diverses crises ayant secoué le continent africain. C’est l’essentiel du message véhiculé dans le premier axe de ce colloque, qui avait pour thème « Gnassingbé Eyadéma et les enjeux de la paix en Afrique ».

Le professeur Mamadou Bamba, de l’Université Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, dans son allocution, a rappelé l’œuvre du Général aux côtés des présidents ivoiriens, de Félix Houphouët-Boigny à Laurent Gbagbo. Au-delà de la Côte d’Ivoire, il a évoqué l’expérience de conciliateur du Général Eyadéma à travers des crises en Haute-Volta (devenue Burkina Faso) ou encore au Sénégal.

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Le deuxième axe, intitulé « Gnassingbé Eyadéma : du soldat à l’homme politique », a été l’occasion pour plusieurs éminents universitaires de présenter les fruits de leurs recherches à travers des communications bien structurées. Le docteur Evalo Wiyao, premier rapporteur du HCRUN, a ouvert le bal de ce deuxième axe.

Quant au professeur Bernard Tossou Atchrimi, de l’Université de Lomé, il a présenté le thème « Eyadéma Gnassingbé et le sport comme facteur de cohésion nationale ». Enfin, Jean-François Akandji-Kombe, de l’Université Paris I, a captivé l’auditoire avec sa communication.

Le troisième axe du colloque, tout aussi intéressant, a consisté en une série de témoignages, dont celui du ministre tchadien M’bami, chargé de la concertation sociale, qui a étudié à l’École nationale d’administration du Togo. Il est revenu sur les tensions au Tchad, pendant lesquelles le Général Eyadéma s’était personnellement impliqué en traversant le fleuve Oubangui en pirogue, sous les balles, pour négocier un cessez-le-feu entre Goukouni Oueddei et Hissène Habré.

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Le professeur Abdoulaye Soma, du Burkina Faso, et Maître Vincent Gomez, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Congo Brazzaville, ont également partagé leurs témoignages sur l’ancien chef de l’État togolais. Le juriste congolais a relaté sa rencontre avec le président Eyadéma en 2004, grâce à l’intervention du ministre Ayéva. « Le Congo et le Togo sont des peuples frères », a-t-il déclaré avant de conclure : « Ce matin-là, il m’a fait commandeur de l’ordre du Mono. »

« Il faut rendre hommage à ceux qui ont été utiles pour leur pays et pour l’Afrique, et je pense que le président Eyadéma a été plus utile pour l’Afrique. Il a été un grand conciliateur. Il a aidé de nombreux pays africains, notamment la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal, dans la sous-région et au-delà. Par exemple, lors de la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire en 2002, le premier chef d’État à venir en aide à la Côte d’Ivoire était le président Eyadéma. Il a reçu les protagonistes ici à Lomé, a joué son rôle et, sur la base des discussions de Lomé, les accords de Marcoussy ont été signés en 2003. Nous lui devons beaucoup », a déclaré le professeur Mamadou Bamba à la fin des travaux.

Le professeur Dandi Gnamou, présidente de la Haute Cour de justice du Bénin et intervenante à l’Université d’Abomey-Calavi, a salué l’œuvre de l’ancien président togolais pour le bien de l’ensemble des nations africaines : « Dans son action en Afrique, le Général Eyadéma Gnassingbé a mis l’accent sur l’intégration régionale comme moteur de la paix sur le continent. Il a été l’un des faiseurs de paix. Dans différents conflits internes et internationaux, il a été au cœur de la création de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en travaillant pour surmonter les divisions héritées de la colonisation entre anglophones et francophones. Il a également été un promoteur de la paix à l’échelle de l’Union africaine. »

Les jeunes générations togolaises ont été invitées par Maître Robert Dossou, ancien ministre des Affaires étrangères du Bénin, à s’inspirer de l’héritage laissé par le père de la Nation togolaise pour prendre valablement la relève, le moment venu.

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