Togo : l’hémophilie, une pathologie encore méconnue

Chaque 17 avril, le monde célèbre la Journée internationale de l’hémophilie. Au Togo, l’édition 2025 a été marquée par une série d’activités, notamment une rencontre d’échanges autour du thème « Les femmes et les filles saignent aussi ».

Player Radio by OTIYA

RADIO DJENA

En direct

Organisée par l’Association Togolaise de l’Hémophilie (ATH), cette rencontre a réuni des professionnels de santé, des médias et des membres sympathisants dans l’enceinte du Centre National de Transfusion Sanguine à Lomé. L’objectif était de mieux faire connaître cette maladie encore largement ignorée du grand public.

L’hémophilie est une maladie hémorragique rare, due à l’absence totale ou partielle d’un facteur de coagulation dans le sang. Longtemps perçue comme une pathologie exclusivement masculine, la thématique de cette année vise à corriger cette idée reçue. En réalité, les femmes et les filles peuvent également être touchées, notamment lorsqu’elles héritent du gène déficient de deux parents porteurs.

YAS SoWe Article

À l’échelle mondiale, environ une personne sur 10 000 est atteinte d’hémophilie. En Afrique, on estime que 9 % de la population pourrait être concernée, contre 6 % au Togo. Pourtant, seuls 51 cas sont officiellement recensés par l’ATH, ce qui révèle un important déficit de diagnostic et d’information.

EAU VOLTIC ARTICLE

Selon Déde Koussawo, présidente de l’ATH, beaucoup de personnes ignorent encore leur statut ou confondent les symptômes avec d’autres affections. Elle insiste sur la nécessité d’une sensibilisation accrue, en particulier concernant les formes féminines de la maladie, encore peu connues.

L’hémophilie est le plus souvent d’origine héréditaire, les patients naissent avec la maladie. Toutefois, des cas dits sporadiques peuvent apparaître sans antécédents familiaux. Trois formes sont identifiées selon la gravité de la maladie : l’hémophilie légère, lorsque le taux de facteur de coagulation se situe entre 5 % et 30 %, l’hémophilie modérée, entre 1 % et 5 %, et l’hémophilie sévère, lorsque ce taux est inférieur à 1 %.

Parmi les symptômes les plus fréquents figurent de larges ecchymoses, des hémorragies au niveau des muscles ou des articulations, en particulier aux genoux, coudes et chevilles, ainsi que des saignements internes spontanés, sans cause apparente.

Contrairement à une idée répandue, les personnes atteintes d’hémophilie ne saignent pas plus vite que les autres, mais elles saignent plus longtemps, car leur sang ne contient pas suffisamment de facteur de coagulation. Le type d’hémophilie le plus courant est l’hémophilie A.

Au Togo, l’ATH joue un rôle central dans la prise en charge des patients et dans la sensibilisation du public à cette maladie rare, mais non moins préoccupante.

Partager cet article sur

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.