L’enseignement supérieur au féminin : des récits pour briser les barrières

Ce jeudi 17 avril 2025, à l’Université de Lomé, la salle Confucius a vibré au rythme des voix féminines de l’enseignement supérieur. À travers une rencontre initiée par le média Afrikelles et le Réseau des Femmes de l’Enseignement Supérieur du Togo (ReFEST), plusieurs femmes d’exception ont partagé sans filtre leur vécu, leurs difficultés et leurs victoires dans le monde universitaire. Un moment à la fois émouvant, inspirant et profondément humain.

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Les échanges ont plongé les étudiants et surtout les étudiantes dans les réalités souvent invisibles de celles qui ont choisi le chemin exigeant de l’enseignement supérieur. Les discussions ont touché des sujets très proches des préoccupations de la jeunesse togolaise, notamment les freins socio-culturels que rencontrent les filles dans la poursuite de leurs études, les peurs, les stéréotypes, mais aussi les stratégies pour avancer.
Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre du thème « Disparité femme-homme dans l’enseignement supérieur au Togo : défis et opportunités », une problématique toujours d’actualité dans un contexte où les femmes demeurent sous-représentées dans les sphères académiques.
Agnélé Lassey, présidente du ReFEST, a salué l’initiative d’Afrikelles. Pour elle, il est urgent de s’adresser aux jeunes filles, de leur montrer que, malgré les difficultés, poursuivre ses études est non seulement possible, mais nécessaire. Elle rappelle qu’à l’Université de Lomé, seulement 67 femmes enseignantes-chercheures sont en poste sur plus de 500 enseignants. « Ce chiffre représente environ 15 %, donc vous voyez qu’il y a du travail à faire », souligne-t-elle.

Elle insiste également sur le rôle fondamental des parents : « Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est parce que nos parents ont joué un grand rôle. J’invite les parents à faire la même chose pour leurs filles. »
Elle n’a pas manqué d’encourager les jeunes filles qui doutent, celles qui ont l’impression de stagner malgré leurs efforts. « Nous n’avons pas de baguette magique. Nous avons eu des difficultés, et nous continuons d’en surmonter. C’est justement pour cela que nous avons mis en place un système de mentorat pour aider celles qui en ont besoin. », a fait savoir Agnélé Lassey, la présidente de ReFEST.

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Eugénie Gadedjisso-Tossou, journaliste et directrice de publication du web magazine Afrikelles, à l’origine de cette campagne, a expliqué que tout est parti d’une volonté de célébrer la Journée internationale des droits des femmes de manière utile et concrète.
« Nous avons remarqué que les filles commencent très bien à l’université, mais qu’au fil du temps, elles disparaissent. Peu vont jusqu’au master, et encore moins jusqu’au doctorat. Ce recul est souvent causé par des contraintes sociales, des stéréotypes, ou simplement la pression de la société. », a-t-elle déclaré.

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Selon elle, « une femme de 25 ans est souvent plus préoccupée par la pression d’avoir un enfant que par la poursuite de ses études. Mais avoir un enfant ne devrait pas être un frein. »
Elle propose que l’État mette en place des mesures concrètes pour accompagner ces jeunes femmes. « Pourquoi ne pas imaginer, par exemple, une réduction des frais d’inscription au master pour les femmes ? Ce sont des idées simples, mais qui peuvent faire une vraie différence. »

À travers cette rencontre intergénérationnelle, ces femmes ont semé quelque chose d’essentiel : le courage de croire en soi et d’oser aller plus loin.

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